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Nintendo est-il en train de reproduire l'erreur de la WiiU ?

Lors de la seconde présentation de la Switch dans le cadre d'une conférence de presse, Nintendo ne parvient toujours pas à expliquer l'intérêt concret des innovations de sa nouvelle console.

Nintendo est décidément devenu étrange depuis quelques années. Entre stagnation sur ses licences-phares, communication peu adaptée, tendance à moins assumer sa démarche d'innovateur, on ne retrouve plus vraiment le mythique constructeur que l'on avait connu ces dernières décennies. Et la conférence de cette nuit ne fera que renforcer ce sentiment. Lors de la dernière présentation de sa prochaine console, la firme a saisi l'occasion de répéter son message et de dévoiler une ou deux petites informations supplémentaires bien peu intéressantes telles que la compatibilité avec les Amiibos, un système de vibration des manettes plus précis ou encore le multi-joueur permettant de connecter jusqu'à huit Switch en même temps. Un peu plus intéressant, nous citerons l'absence de DRM, mais aussi et surtout une autonomie estimée entre 2h30 et 6h et la possibilité de recharger la batterie en jeu à l'aide d'un câble USB, autrement dit une autonomie et des limites qui rappellent celles de nos smartphones. Et cette dernière information est peut-être la plus importante, car la comparaison ces appareisl ne s'arrêtera pas là.

En effet, l'événement de cette nuit a aussi été l'occasion pour Nintendo d'expliquer sa vision de ce que pourrait être le jeu vidéo sur cette nouvelle plate-forme. Une vision qui reste totalement floue et qui, comme pour la WiiU, n'est absolument pas soutenue par les jeux dévoilés. Parmi ces derniers, nous pourrons remarquer d'une part certains titres populaires tels que FIFA et Skyrim (dont le portage est, soit dit en passant, officiellement confirmé), et d'autre part quelques jeux s'enchaînant sur les consoles Nintendo autant que les Call of Duty chez EA, tels qu'un nouveau Splatoon, un nouveau Mario, un nouveau Zelda. À ces jeux classiques et ne nécessitant donc pas de manette se coupant en deux, s'ajoutent 1-2 Switch et Arms : deux jeux extrêmement basiques dont la vocation n'est que de faire croire à l'utilité de cette nouvelle console et auxquels on aurait tout à fait pu jouer en utilisant une simple application sur smartphone.
Avec cette conférence, on constate que Nintendo ne parvient une nouvelle fois pas à expliquer l'intérêt de cette plate-forme. Comme cela c'était produit avec la WiiU, le constructeur a créé un concept qui risque de rester au stade de concept, dont l'utilité concrète reste floue et dont le potentiel ne sera peut-être jamais utilisé par les éditeurs tiers. Et, une fois de plus, le constructeur ne parvenant pas à justifier la plus-value que représenterait un changement des habitudes des joueurs, celui-ci complète son concept par une manette classique.

Pour information, la Nintendo Switch sera disponible dès le 3 Mars au prix de 300$ côté Amérique et à un prix encore inconnu (mais très probablement 300€) en Europe.

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